Miguel Poveda, une voix claire

Publié le par Laurent

La voix est probablement (pour ne pas dire certainement), la partie la plus importante du flamenco. C'est dire si les bons cantaors sont presque traqués par les aficionados toujours à la recherche de l'émotion, du 'duende'.
 
Au premier abord, pour le néophyte, on peut distinguer deux types principaux de voix : les rocailleuses, enrouées et les voix claires. Ces dernières sont les moins courantes mais aussi les plus difficiles pour le cante. En effet, je trouve qu'un chanteur moyen à la voix rocailleuse pourra plus facilement faire passer ses difficultés et ses défaillances en "jouant" avec son timbre et l'expression de son cante. Ces mêmes difficultés seront plus perceptibles pour un chanteur à la voix claire. La conséquence directe pour l'aficionados est le frisson garantie à l'écoute d'un grand cantaor à la voix claire.
 
  undefined
Miguel Poveda
 
Miguel Poveda me parait être l'exemple type de ces cantaors. Un voix claire, une bonne diction, un compas parfait et un sens de la scène remarquable. Sa voix lui permet d'aborder d'autres répertoires que le cante flamenco sans pour autant que cela s'entende. Il a d'ailleurs commis deux CD's hors frontière : "Poema del exilio" et "Desglaç"
 
Il travaille beaucoup avec l'exceptionnel guitariste Juan Gomez "Chicuelo". Très prisé des cantaors, Chicuelo est aussi le guitariste du grand Duquende, probablement la figure la plus représentative de l'après Camaron.
 
 
 
Avec Chicuelo
 
Dire qu'il y a un disque qui a ma préférence est difficile tant j'aime sa voix. Disons qu'en toute bonne logique j'aime beaucoup le dernier, "Tierra de calma", dans lequel on trouve, entre autre, cette superbe bulería 'Alfileres de colores' en duo avec Diego Carrasco. La voix de Carrasco, grave et légèrement rocailleuse, se marie très bien avec celle de Poveda, aigue et claire.
 

Cuando al vuelo tu capote
pinta verónica al trote
del toro en el redondel,
parece la maestranza
una academia de danza
o un cortijo de Jerez.

Cuando la aguja del toro
pinta el traje grana y oro
como ensartando un clavel.

Y en tus brazos soñadores
alfileres de colores, olé
no le quieren coser.

Como mimbre canastero
se mece tu cuerpo entero
mientras pasa al burel
y el vuelo de tu muleta
es el verso de un poeta
que quiere al cielo beber
que el bronce de la escultura
del toro por la cintura
y tu muñeca un cincel.

             Miguel Poveda & Diego Carrasco au XVème Festival Flamenco Caja Madrid, 2007
 
 
Pour en savoir plus, le site de Miguel Poveda est assez complet.

Publié dans Musique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article