Un après-midi dans un studio d'enregistrement

Publié le par Laurent

Enfin ! Cela faisait plus d’un an que Jean-Baptiste Marino me parlait de son prochain disque. L’année fut longue et difficile mais il pu enfin se mettre à enregistrer ce troisième album.
Nous avions convenu de nous retrouver pour déjeuner hier et en fait, de fil en aiguille, je me suis retrouvé dans le studio d’enregistrement. J’ai regretté de n’avoir que mon portable pour faire les photos. Mais j’ai quand même pris quelques souvenirs ;-)
 
20071015ConsoleEnregistrement.jpg
 
 
Il m’avait déjà fait écouter quelques maquettes qu’il avait fait chez lui et je ne fus pas surpris d’entendre une rumba et une buleria qui donnent la « pêche » ! D’un modernisme dont il nous a habitué, sa musique reste surprenante d’audace avec toujours le même respect de la rigueur du compas.
Hier, c’était sur un tango qu’il travaillait.
Pour qui n’a jamais eu l’occasion d’assister à ce genre de séance, c’est une expérience qui fait prendre conscience du travail nécessaire.
 
20071015JBM.jpgJean-Baptiste en plein enregistrement
 
Le Flamenco est une musique d’instant. Jean-Baptiste a tout dans la tête d’autant qu’il enregistre toutes les voix de guitares lorsque nécessaire en re-recording. Il y a jusqu’à 4 parties de guitare dans ses morceaux. Sachant que parfois, chez lui, il a trouvé des phrases qui lui plaisaient mais dont il ne se souvient pas forcément, ça l’oblige à se replonger dans un travail déjà réalisé plusieurs mois avant pour pouvoir reconstruire et parfaire le morceau. Avec sa formation classique, il aurait pu écrire sa musique mais c’est un puriste. Il estime qu’il doit resté le plus proche possible de l’instantané et exclu donc de travailler sur une photographie de sa musique à un instant « T ». Impressionnant.
Je n’ai malheureusement pas vu Miguel Sanchez qui est un homme que j’aime beaucoup. D’une grande gentillesse, d’une abnégation de lui-même comme on en voit peu lorsqu’il s’agit de ses amis, Miguel a passé la semaine dernière à enregistrer les parties de cajon et de palmas avec les premières voix de guitare.
J’ai par contre croisé Isabel Pelaez qui a passé quelques jours entre deux répétitions pour son spectacle pour enregistrer la voix. Avec un naturel proche d’un instantané de concert, elle chante toujours brut de fonderie.
 
20071015JBM-IP.jpgJean-Baptiste & Isabel Pelaez
 
J’ai hâte d’entendre ce que donnera le fandango dont Jean-Baptiste m’avait fait écouter les premières maquettes. Une pièce qui va probablement lui demander beaucoup de temps et d’énergie pour être mise en « boite » tant elle m’a paru exigeante et complexe.
J’ai aussi été assez impressionné par l’ingénieur du son. Vincent a une oreille incroyable. Entendant jusqu’au moindre écart d’accord entre la guitare qu’il enregistre et celle enregistrée avant. Il « sent » ce qui ne va pas dans ce que joue Jean-Baptiste. Il semble savoir à l’avance où pourraient être les incohérences entre les différentes parties. C’est un atout pour un musicien de pouvoir se reposer sur un tel professionnel. D’autant qu’ils se connaissent bien et que Vincent n’a pas sa langue dans sa poche disant clairement ce qu’il entend et ressent.
Jean-Baptiste nous prépare là un disque où l’on sent la maturité du musicien dans son orientation musicale. Du flamenco, du vrai avec ce sentiment de prise direct loin des disques aseptisés.

Publié dans Musique

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F
J'ai hâte de connaitre ce qu'il fait!!!
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L
C'est un flamenco très mélodique. Un jeu très clair et propre. Il est parfois surprenant d'audace. <br /> A bientôt,